J’ai été élevée au mérite. Dans l’idée que si je ne satisfaisais pas aux exigences qui m’étaient fixées, qu’elles soient scolaires, humaines ou professionnelles, je décevrais mes parents. Et que si je les décevais, ils m’aimeraient moins.
Bien sûr, c’était faux.
Oui, je sentais nettement la différence quand je fautais et quand j’avais donné satisfaction.
Oui, j’ai parfois déçu ma mère ou mon père, à m’en rendre malade. Pour des choses importantes comme pour des broutilles. Mais ils n’ont pas cessé de m’aimer pour autant.
Le pas qui sépare la déception du désamour, c’est moi qui le franchissais, seule. Parce que je n’étais pas encore capable de discerner la désapprobation – parfois glaciale – d’une véritable désaffection.
J’ai dû avoir moi-même des enfants pour le comprendre. Que je pouvais décevoir, déconcerter par mes choix, faillir. Mais que l’amour serait toujours sauf.
Avec l’âge, j’ai gagné en sérénité sur ce point. Je compose chaque jour un peu mieux avec la hantise de déplaire. Mais je n’en ai pas fini pour autant avec le mérite et ce filtre qu’il plaque sur mon rapport au monde.
Parce que ce complexe de la bonne élève a un deuxième effet pervers, encore plus profondément enchâssé : l’idée que si on mérite, on reçoit. Une bonne note, quand on est enfant. Une attention, une reconnaissance, une opportunité quand on est adulte.
Je me régale devant “Koh-Lanta” pour cette exacte raison. Sans me lasser, même après avoir décortiqué le programme sous toutes les coutures dans la centaine d’articles que j’ai écrit dessus pour le Parisien. La place-clef qu’occupe le mérite dans cette émission n’a jamais cessé de me passionner.
Parce que sa mécanique parfaitement huilée permet aux aventuriers “méritants” comme aux “non-méritants” d’aller loin dans la compétition, indépendamment de leurs qualités sportives, sociales ou nourricières. C’est ce qui en fait toute la saveur, tout le suspense.
Les candidats le savent, depuis le temps. Et pourtant, ils la brandissent encore, cette vertu du mérite. Voter au mérite. Avancer au mérite. S’offusquer d’un candidat « méritant sa place dans l’aventure » et qui sort prématurément, comme si c’était un crime de lèse-majesté.
Le jeu, la vie elle-même, sont un peu plus compliqués que ça.
Les méritants y sont parfois moins dégourdis que les autres. Et peut-être, un peu moins modestes. Pour n’avoir pas vu, de toute leur hauteur, la “trahison” venir. Comme si quelque chose leur était dû.
Denis dit d’ailleurs « à la fin, il n’en restera qu’un » et non pas « que le meilleur gagne ». Le vendredi soir, je savoure chaque épisode avec cette vérité en tête, tant elle me semble frappée au coin du bon sens. Elle résonne. Et elle résonne d’autant plus que j’aurais bien besoin de me l’appliquer à moi-même.
Tout ce que je pense mériter, et dont je souffre si je ne l’obtiens pas spontanément.
Tout ce que je pense m’être dû. En famille, au travail.
Un compliment ou un remerciement qui n’arrive pas.
Une marque d’intérêt ou de curiosité que je guette en vain.
Une opportunité qui s’offre à quelqu’un d’autre qu’à moi.
Toutes ces fois où, pendant une dispute ou une réunion, je suis entrée dans une comptabilité un peu vaine. Déroulant avec impatience la liste de mes mérites.
Toutes ces fois où, me rassurant par la qualité de mes réalisations, je me suis dit « ça va payer, ça va forcément payer ».
Toutes ces « médailles » symboliques que j’attends de recevoir. Sauf que justement, « il n’y aura pas de médaille », rappelle la coach en développement personnel Clotilde Dusoulier.
Mériter / recevoir.
Éternel circuit de validation extérieure.
Quitter le monde du salariat et la pression d’une hiérarchie n’a pas réglé ces tourments narcissiques. J’en découvre simplement d’autres facettes en étant mon propre patron.
Ma vision du mérite, c’était aussi ma façon de me pincer le nez à l’idée de réclamer ou de me vendre.
Ne pas savoir faire.
Ne pas vouloir le faire.
Mais envier ceux qui savent.
Parce que quand on est indépendant, mieux vaut savoir.
En vieillissant, j’ai aussi perçu à quel point la question du mérite chevauchait celle de la légitimité.
On pense que quand on mérite, quand on fait les choses avec sincérité et engagement, on devient légitime.
Jusqu’au jour où on est vraiment, objectivement, indéniablement, légitime et où… ça ne change rien.
J’ai connu les deux.
Me voir refuser un statut qui me revenait de droit.
Mais aussi accéder à des responsabilités sans avoir les épaules nécessaires pour les endosser.
Oui j’ai été fière, à 24 ans, d’avoir été titularisée dans une grande rédaction nationale sans avoir gravi les échelons un à un, sans avoir dû, précisément, « me vendre ». Mais en vérité, je n’avais pas la légitimité pour décrocher ce poste, dont d’autres, plus expérimentés que moi, ont été privés ce jour-là. J’étais plus jeune, moins chère, plus souple. J’étais au bon endroit au bon moment. Mais pas plus méritante.
Je n’ai pas toujours eu ce que j’ai mérité.
Et je n’ai pas toujours mérité ce que j’ai eu.
Ça ne me rend pas systématiquement plus légère d’y penser.
Devoir être son seul arbitre, son seul baromètre, tout chercher et puiser en soi, ça prend pas mal d’énergie, aussi. Mais au moins, elle est canalisée au bon endroit.
balibulle
Gingerlemon92
dimanche 4 octobre 2020 à 20:21
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Tu trouves toujours les mots justes, emballés dans ton style ciselé. Comme ça me parle cette histoire de mérite et son pendant, le sentiment d’injustice, quand il n’y a pas eu reconnaissance, voire même reproches. Cette impression de ne jamais en faire assez, ou que, ce que l’on fait est complètement normal, donc ne mérite pas de reconnaissance. Dans ces situations, je comptabilise ce que j’ai initialement donné sans compter. Le dernier vécu en date, pour ma soeur et moi, c’est d’avoir sacrifié notre été pour s’occuper de nos parents vieillissants. Malgré des accusations de comploter un placement en EHPAD, et j’en passe. En fait, dans tous les domaines, il faudrait avoir la force de faire les choses pour soi, pour sa propre satisfaction, et ne pas mesurer notre valeur à la jauge de la reconnaissance d’autrui. Je fais partie de la génération scolaire dressée aux bons points et aux images. C’est dur de s’en défaire.
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:08
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Ressenti d’autant plus aigu que le manque de reconnaissance et les reproches viennent précisément de ces « générations mérite » qui nous ont précédées et modelées. Et puis la question de l’autonomie, en fin de vie, est une des plus douloureuses qui soit. Courage à toi et à ta soeur.
Mayou
dimanche 4 octobre 2020 à 20:51
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C’est sans doute ça être adulte. La liberté est douloureuse… Merci pour cet article 🙂
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:08
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Tu as raison Mayou, c’est une affaire de liberté.
Sophie
dimanche 4 octobre 2020 à 23:05
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Mon Dieu!!!! Mais merci pour ce texte, j’ai l’impression de me lire (#lestyleenmoins ).
Mais comment au final expliquer qu’on ai besoin de cette reconnaissance pour se construire (au final se construire à travers le prisme des autres) alors que d’autres s’en cognent la nouille (pardonnes moi l’expression).
Merci de toujours Siiiii bien « verbaliser » des sujets tels que celui-ci. Je me sens tellement moins seule quand je me rends compte que d’autres « fonctionnent » pareil.
Et je te rejoins tellement sur la déception immense que l’on peut ressentir quand on donne tout et qu’on ne reçoit rien ou si peu proportionnellement à l’investissement personnel, les autres considérant que c’est juste « Normal » ( alors que si tu avais fais un truc « juste normal » ça serait quand même vachement moins bien mais peut-être suffisant?).
A quand des parents, managers, compagnons,amis qui valorisent (même sur des trucs insignifiants) plutôt que ceux qui taisent ou descendent tout ce qui est fait?
Personnellement j’ai un poste où je gère une brigade et je félicite toujours les équipes ( du simple « le service était au top les gars » jusqu’au « ta sauce était bien équilibrée « ), je trouve que de valoriser de 1, ça motive et de 2, ça permet de faire des remarques moins agréables quand c’est nécessaire, je trouve que ça rend la critique plus juste, la personne en face sachant qu’on la reprend sur son travail ponctuel et non pas sur l’entièreté de ses compétences (enfin c’est personnellement ce que je comprendrais si on me le faisait à moi… les autres interprètent t-ils la chose de la même façons?)
Parfois une seule remarque, quand il n’y a jamais de reconnaissance ni d’encouragements, peut s’avérer dévastatrice et non méritée (pour ma part).
Mais que faire pour se détacher de cet « affect ».
Je peux te conseiller une lecture (un peu planplan mais il y a de bonnes choses dedans quand même) sur le langage des émotions et sur la manière de communiquer son amour aux autres, il y a quelques pistes, mais je ne trouve toujours pas de réponse à l’origine de mon besoin impérieux de reconnaissance. Si néanmoins tu as des pistes, je suis intéressée . (Je suis salariée et auto entrepreneur, donc double casquette qui permet une remise en question accrue).
Ps: le livre: langages d’amour de Gary Chaplin
Je t’embrasse et te remercie tellement pour tout ça. Vraiment, sincèrement.
Vir
lundi 5 octobre 2020 à 19:37
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C’est superbe ce que tu as écrit, j’ai l’impression de me lire ! (c’est carrément Inception à ce niveau !)
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:15
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@ VIR : du coup je ne sais pas si c’est à Sophie ou à moi que tu réponds mais, dans le doute, pour la fan absolue de Christopher Nolan que je suis, merci pour la référence !! Gros compliment
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:14
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@ SOPHIE : « Le livre avance cinq « langues de l’amour » qui servent aux échanges entre partenaires1. Le livre parle des cadeaux, du temps passé à deux, des paroles valorisantes, des services et du toucher » = rien que ça, ça me parle, merci pour la reco !
Quant à ta méthode de management, elle me paraît salvatrice, ta brigade a de la chance ! À quel type de manager avais-tu eu affaire quand tu étais à leur place ?
Elo
lundi 5 octobre 2020 à 0:30
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bonjour ,
Merci de ce texte, d’utiliser les bons mots pour exprimer tout ça… je me retrouve la dedans…
merci de mettre de tourbillon en lumière pour aussi le regarder et le voir…
merci !
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:19
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Merci beaucoup Elo, ravie d’avoir mis le doigt dessus pour toi aussi !
Jeanne
lundi 5 octobre 2020 à 8:03
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« Denis dit d’ailleurs « à la fin, il n’en restera qu’un » et non pas « que le meilleur gagne ». Le vendredi soir, je savoure chaque épisode avec cette vérité en tête, tant elle me semble frappée au coin du bon sens »
Je n’aurais pas parlé de « bon sens » pour cette formule, et je ne peux m’empêcher de conseiller la lecture de Primo Levi, Si c’est un homme.
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:20
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Bonjour Jeanne ! Je ne suis pas certaine d’avoir saisi ton cheminement entre ce passage précis et Primo Levi, peux-tu m’en dire plus ?
Jicky
lundi 5 octobre 2020 à 11:14
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ah ben à qui le dis-tu…. Directrice d’une équipe avec des heures complémentaires même pas payées tellement le travail est énorme au regard de la rétribution, et payée de clopinettes pour ça, heureusement que je le fais « pour l’amour de l’art » et par conscience professionnelle, parce que si en plus j’attendais de la reconnaissance, ben j’arrêterais tout de suite! 🙂 🙂
En revanche, si on me saoule, c’est menace de démission ILLICO. ça calme tout le monde, puisque personne ne veut faire le sale boulot…
Et pourtant dieu sait si j’ai été élevée au mérite avec des parents profs (quoique, pas tant que ça, en fait…).
Mais parcours « au mérite?, ça oui…Et syndrome de la bonne élève aussi (du genre à chouiner en dessous de 16/20)
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:22
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C’est quoi ton sale boulot, tu peux nous donner un exemple ? Ah, ce qu’on ne ferait pas pour l’amour de l’art (je plaide coupable aussi)
Vmode9
lundi 5 octobre 2020 à 12:11
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Excellent et si juste. Notre penchant naturel recherche l assentiment permanent. Perso, ça fait un moment que je cherche à m en détacher. Faire le constat de l injustice du monde est déjà une bonne étape ainsi que prendre conscience que l on n est pas les plus mal loti dans cette répartition. Parfaitement d accord sur le fait que rien ne nous est dû. Comme je le dis souvent dans mes newsletters, il suffit de décaler son point de vue pour voir les choses de manière positives, le plus plutôt que le moins. Et faire fermer sa gueule à son ego trop brailleur. 🙂
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:24
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ça me fait penser à cette analogie du verre à moitié plein, selon son signe astrologique. Ça m’a bcp fait rire. Tellement pas Sagittaire sur ce coup-là ! https://www.instagram.com/p/CFAFWoOhGFH/
Amandine
lundi 5 octobre 2020 à 14:14
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Coucou Charlotte,
Je pense quand même qu’on est un animal social (sociable aussi desfois!) et qu’en partie, on se construit dans le regard des autres. Celui de nos parents en premier lieu, celui de ceux qui nous accompagnent (desfois avec maladresse et le bagage de leur éducation personnelle) dans la vie depuis nos premiers pas. Je crois que ce n’est pas un mal, si ça ne enferme pas. En tout cas, on peut toujours prendre du recul vis-à-vis de ce regard (surtout avec l’âge).
Pour ma part, je ressens encore ce besoin de plaire et d’avoir un retour surtout dans la sphère familiale, avec mes parents et mon compagnon, dans une certaine mesure. Mais je m’aperçois que depuis que je suis devenue maman et que j’ai réussi à traverser des moments difficiles de l’apprentissage de la maternité et de la vie (avec le coup de pouce bienvenu d’une super psychologue), je m’affranchis tout doucement de ce besoin de leur plaire et d’avoir leur aval pour faire. Et je pense que je garderai toujours une petite attente envers eux mais quelque chose de positif pour aller de l’avant.
Chez mon fils, je vois cette même attente envers nous. J’ai à cœur de lui apprendre qu’il n’a pas à mériter notre amour en étant un gentil petit garçon docile. Je me rappelle encore les grands qui me disaient enfant : « Je n’aime que les petites filles sages. ». Oh que non! Non, je l’aime même quand il fait des bêtises (expériences curieuses et clowneries en tous genres) et quand il est en colère. Je veux que nous, ses parents, nous l’aimions et le soutenions dans les bons comme dans les mauvais moments.
Dis donc, ça m’a inspiré! Avec une petite disgression sur mon fils…
Merci de lire ce pavé!lol!
Bonne journée!
amandine
lundi 5 octobre 2020 à 14:17
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* digression
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:29
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Bonjour Amandine, je suis d’accord avec toi, la filiation et la transmission servent vraiment de révélateur sur ce plan (comme sur tant d’autres !) et on prend conscience de ses propres mécanismes.
Plus d’une fois, je me suis surprise à dire « sois sage » à ma fille aînée. J’essaie d’y penser avant que ça ne sorte, pour rectifier au moins par un « sois attentive », qui reflète beaucoup plus mon intention. Mais bon, elle est Poissons donc autant dire que niveau concentration, on n’est pas tout le temps au top, hihi
Amandine
vendredi 9 octobre 2020 à 9:29
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Coucou Charlotte,
La formulation « Sois attentive » me plait bien. je vais te l’emprunter.
Pour l’horoscope, tu y crois pour de vrai? Je trouve ça amusant, maintenant. Pis j’ai lu des choses sur l’effet barnum que l’on « utilise » en astrologie.
Bonne journée!
EM
lundi 5 octobre 2020 à 18:37
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Je suis en pleine soupe de cerveau à ce sujet, enfin ça fait quelques mois voire années… Et c’est pas fini
Je me rends compte que j’ai réussi à passer un cap vis à vis de la famille et des amis (grâce entre autres à un conjoint très « émotionnellement indépendant » … Mais comment fait il ? C’est tellement naturel chez lui,il fait ce qu’il aime, gère les contraintes comme juste ce qu’elles sont, n’attends rien ou presque des autres… Il est coach sans le savoir ) .
J’ai beaucoup plus de difficulté dans le monde professionnel… Mystère
Bref tout ça pour dire qu’il me semble y avoir autre chose dans notre société (mais quoi?) Autre que notre éducation bon point/petite fille sage qui ne fait pas de bêtises. Je vais peut être m’attirer quelques foudres mais il le semble qu’il y ait un biais féminin à ce type de comportement…
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:32
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Mais complètement ! Nous sommes probablement une génération charnière qui a conscience et envie de remettre en question ce stéréotype (cf ma réponse juste au-dessus à Amandine). Quant au conjoint émotionnellement indépendant, effectivement, quelle force et quel atout dans la vie ! Bénéfique pour tout le monde.
Lys
lundi 5 octobre 2020 à 22:31
Répondre
Très bel article. Concernant le sentiment d’illegitimité je le ressens en permanence mais moi la question qui me taraude est ai je le droit ? Est ce que je fais partie de ceux qui peuvent accéder à certains métiers à un certain statut ? Enfant j’étais celle qui n’était pas élevée par ses parents, adolescente dans un lycée très réputée mais sans famille et placée en foyer Protection de l’enfance ,j’etais l’élève type qui était là au mérite. Mais je me suis sentie enfermée dans un discours du corps enseignant qui ne cessait de louer le chemin parcouru. Je sentais bien que l’on trouvait que c’était déjà bien que moi jeune fille métisse sans soutien familiale en plus je réussise au lycée. Par contre n’ayant personne à décevoir ou combler, pour qui faire des efforts quand il n’y a que pour soi que cela compte ? 20 ans plus tard, je commence une reconversion professionnelle, je reprend mes études et prépare un concours difficile. Je voudrais tellement ne pas me voir méritante mais juste m’accorder le droit d’être. En l’écrivant je perçois néanmoins que je commence à prendre ce chemin….
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:34
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Et très très beau témoignage, plein de lumière et de mélancolie. Merci Lys. « Je me suis sentie enfermée dans un discours du corps enseignant qui ne cessait de louer le chemin parcouru », « n’ayant personne à décevoir ou combler, pour qui faire des efforts ? » Tout cela résonne puissamment, comment as-tu réussi à analyser les choses aussi finement ? Avec qui peux-tu en parler ?
Isabelle Guillet
mardi 6 octobre 2020 à 12:47
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Merci beaucoup pour ce texte!
Je ressens tout ca aussi. Et je suis entièerement d’accord avec le commentaire de Sophie qui valorise ses collaborateurs. C’est hyper important. Et pas qu’avec ses collaborateurs.
C’est toujours toujours un plaisir de te lire Bali. Toujours.
Isa
Balibulle
jeudi 8 octobre 2020 à 14:34
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Merci beaucoup Isabelle. Dire bravo plus souvent, je vote pour. C’est très différent de « merci », et encore plus rare.