Après un accouchement cauchemardesque, Martha perd pied.
Voilà le peu d’infos que j’avais sur « Pieces of a woman » avant de le regarder. Et je bénis le critique du Parisien, un très bon ami à moi, qui n’en avait pas dévoilé davantage dans son papier. Gardant l’intrigue précise à couvert pour mieux en préserver la décharge émotionnelle. Prudente autant qu’intriguée, j’avais décidé de voir le film sans témoins. Ça promettait d’être rude. Mais je n’imaginais pas à quel point.
J’ai tellement pleuré que j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois et quasiment en cachette pour aller jusqu’au bout. Évidemment, l’ahurissant plan-séquence de 23 minutes dont tout le monde parle m’a mise par terre. Mais la suite, tout autant.
Partiellement autobiographique, « Pieces of a Woman » fait partie, comme « Manchester by The Sea », de ces œuvres qui étreignent votre coeur de parent d’une main glacée. Mis en ligne début janvier sur Netflix, il a instantanément alimenté les rumeurs d’une nomination aux Oscars pour Vanessa Kirby, la mère, déjà couronnée à la Mostra de Venise, et pour Ellen Burstyn, la grand-mère. Shia LaBeouf, qui joue le père et que j’ai mis quelques minutes à reconnaître, ne volerait pas la sienne non plus.
C’est aussi par son personnage, bloc d’animalité blessée, que le film propage son onde de choc : un récit puissant sur les couples désassortis, les rapports de classes, la toxicité familiale, le silence et les chemins secrets que prend la douleur pour vous habiter tout entier.
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