Vendredi soir j’assistais, assise entre mes soeurs, au one-man-show du fabuleux Thomas Poitevin qui a démarré sa tournée près de chez nous, quand l’anxiété m’a rattrapée d’un coup. Cette tension sourde que je connais si bien. Celle du rideau rouge qui s’ouvre sur vous, d’une audience qui vous dévore des yeux et d’une performance que vous avez ciselée au mot près, en espérant la délivrer au mieux.
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« Faire relâche » disent les comédiens, quand ils sont entre deux représentations. La masterclass de jeudi était derrière moi, celle de ce dimanche arrivait, j’étais au milieu du gué et ma décontraction s’est lézardée.
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Je n’ai pas simplement le trac juste avant mes lives, j’ai le trac 2, 3, 4 jours avant. Un vertige qui n’a rien à voir avec celui de la télé, de la radio, de tous ces exercices sans filet auxquels j’ai pu me prêter. Vais-je être capable de penser à tout, de gérer toute seule le réseau, le son, l’image, le diaporama, le timing, toutes ces cases à cocher sans lesquelles la densité de ce que je propose ne sert pas à grand chose ? Sans lesquelles on ne sera pas au diapason, vous et moi ?
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Après le lancement de Trouver les mots justes en janvier, j’ai cru que c’était le stress de la première fois. Mais au fil des lives, j’ai découvert les angoisses d’enregistrement, de connexion, d’affichage, l’envie de tousser, de boire, d’éternuer, la frustration d’avoir l’air si fatiguée sur les images. J’ai compris qu’aucune check-list ne me rendrait invulnérable. Que l’instabilité serait là tout le temps mais que, malgré ça, on pouvait être au diapason, vous et moi.
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Ce dimanche à 15h, la masterclass Trouver les mots justes tirera sa révérence en live. Un sixième et ultime direct qui laissera sa place, cet hiver, à un nouveau format. J’aime bien les adieux. Faire les choses pour la dernière fois. Le sentiment de communion et d’accomplissement qui s’en dégage. Le contre-coup physique qui s’ensuit. Ma grande soeur sera là. Vous aussi ?
• TROUVER LES MOTS JUSTES, la masterclass / pour la dernière fois en live / clôtures des inscriptions le 3 octobre à 14h, replay de deux mois inclus, infos et résa ici.
Sunny
Alors là « Chapeau Bas », c’est comme cela que l’on dit ? Ou plus simplement bravo ! Je te trouve tellement fluide, efficace, à l’aise. Oui à l’aise, cette angoisse ne transparait pas, t’enchaines et tu captives. Quand bien même tu tousserais ou tu avalerais un mot de travers, ce que tu transmets est tellement intéressant, qu’importe ! Par contre l’énergie déployée pour surfer sur la vague pendant trois heures sans faillir, doit après coup soit t’assommer, soit te galvaniser ! Ce qui m’intrigue est la différence entre tes photos et toi en « vrai ». Tellement plus jeune, plus jolie ! L’angoisse je la vois dans les photos. Et non pas dans le live. Merci à toi et ce travail incroyable que tu nous donnes.